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Super Lune du 5 décembre 2025 : quand le calme devient percutant

Super Lune du 5 décembre 2025 : quand le calme devient percutant

La Lune froide, ou l’art de voir clair sans bouger Elle s’appelle “Lune froide”, mais n’y voyez aucune distance. Et cette fois, elle s’approche au plus près de la Terre, comme pour mieux vous regarder droit dans l’âme. C’est une super Lune — pas seulement dans le...

L’astrologie est une pratique millénaire, née de l’observation du ciel par les premières civilisations : Babyloniens, Égyptiens, Grecs, Chinois… Tous ont développé des systèmes astrologiques propres, guidés par une intuition commune : le mouvement des astres semble résonner avec les cycles de la vie humaine. À ses débuts, l’astrologie ne se distinguait pas de l’astronomie ni de la météorologie. Lire le ciel, c’était aussi lire le temps, prévoir les saisons, guider les récoltes ou les décisions politiques. Les astres, puissants et lointains, ont ainsi été divinisés, personnifiés, devenant les médiateurs d’un sens cosmique.

À travers les âges, l’astrologie s’est enrichie de symboles, de structures et de langages. Aujourd’hui encore, elle continue de fasciner comme outil de compréhension de soi, non en prétendant prédire l’avenir, mais en offrant un miroir symbolique de l’expérience humaine.

Dans l’astrologie védique, par exemple, les Navagrahas – neuf intelligences planétaires – représentent des forces liées à la destinée, aux impulsions mentales, émotionnelles ou karmiques. Certaines figures traditionnelles, comme Hanuman, sont considérées comme affranchies de leur influence :

« Quand Hanuman se tient devant les Navagrahas, ils deviennent de loyaux serviteurs, et non des maîtres. »

Cette image n’est pas celle d’une domination mystique, mais plutôt d’un alignement intérieur profond, qui permet de ne plus subir les influences extérieures, parce qu’elles ont été comprises, acceptées, puis intégrées.

Dans une autre tradition, notamment chrétienne, un écho peut être trouvé dans le concept du Logos : la Raison comme principe ordonné du réel. Le Christ y est perçu comme l’incarnation du Logos divin, un modèle de clarté intérieure et de souveraineté éthique, orientée non par la soumission aux cycles cosmiques, mais par la conscience lucide. Comme le souligne Paul dans son épître aux Galates :

« Comment pouvez-vous retourner à ces faibles et pauvres éléments (stoicheia), auxquels vous voulez vous asservir encore ? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années… » (Galates 4:9–10)

Ces récits, qu’ils viennent d’Orient ou d’Occident, convergent : l’homme n’est pas condamné à subir les astres, mais invité à les comprendre pour s’en libérer. Cette libération n’est ni un rejet ni un déni, mais une prise de conscience, un travail d’intégration où la lucidité, la raison et l’expérience personnelle deviennent des leviers de transformation.

Si, certes, l’homme moderne a su transformer et organiser son environnement, comme en témoignent de nombreux récits anciens valorisant sa capacité à comprendre et maîtriser le monde, notre époque — marquée par l’Anthropocène — nous confronte aux limites de cette dynamique. Par son activité, l’humanité modifie les équilibres du vivant, dérègle les cycles naturels, altère les climats, les écosystèmes, et affaiblit les liens subtils entre les rythmes planétaires et la vie terrestre.

Pourtant, malgré ces capacités d’intervention, les solstices et les équinoxes — liés à l’inclinaison de la Terre et à sa position autour du Soleil — continuent de structurer nos saisons, et le passage de la Lune influence encore les marées par son effet gravitationnel. Ces phénomènes nous rappellent que, loin d’être extérieurs au cosmos, nous en restons profondément intégrés. Il ne s’agit plus simplement de dominer ou de s’extraire, mais de se situer avec justesse dans un ensemble plus vaste, en retrouvant un rapport lucide, mesuré et vivant avec les rythmes qui nous traversent.